Confinement

Le soleil se lève sur mon appartement, une nouvelle journée commence. Il fait beau, la
météo indique 15 degrés.

9h, le réveil sonne. Je me lève, je prends ma douche, je m’habille. Un bol de céréales noyées dans du lait, voilà mon petit déjeuner pour bien débuter la journée avant de me mettre au travail. J’allume mon ordinateur, mot de passe, jingle, je consulte mes mails. J’ai une réunion à 14h, j’avais complètement oublié.
Les journées se ressemblent. Je me lève, je m’habille, je mange, je travaille. Je fais mon
boulot au mieux. L’entreprise a fermé, tout le monde travaille de chez soi.

La température augmente, 22 degrés, 23 degrés, 24 degrés. Il fait de plus en plus chaud. Le soleil me nargue, j’ai besoin de sortir, sentir sa chaleur sur ma peau. Une, deux, trois
semaines que je n’ai pas pu m’exposer à son doux contact. Je chausse mes baskets, remplis mon attestation, et j’y vais. Cavalcade dans l’escalier, je déboule sur la place, personne. Habituellement c’est jour de marché et c’est noir de monde. J’ai bien en tête que je ne dois pas dépasser un kilomètre et pas plus d’une heure. J’arpente les rues, seule. L’atmosphère s’assombrit, l’angoisse monte peu à peu. « Où suis-je ? »

Les rues sont vides, comme si la fin du monde approchait, la fin de l’humanité. C’est de plus en plus pesant, de plus en plus angoissant. Plus de cris, plus de rire, plus d’enfants qui jouent. La population s’amoindrit, la nature se réanime petit à petit. C’est très calme, je n’entends pas un bruit, juste le chant des oiseaux. Ça fait longtemps que je ne les ai pas entendus ainsi.

Tout est fermé, commerces, restaurants, cinémas… Même les écoles. Les terrasses se
succèdent, toutes vides, les volets sont baissés, toutes les lumières sont éteintes. La vie s’est arrêtée. Plus personne ne sort, tout le monde reste cloitré. Nous n’avons plus le droit de sortir, enfermés comme des animaux en cage.

Ça fait une heure, il faut déjà que je rentre chez moi. Ça fait du bien de se dégourdir les
jambes. Je me remets au travail l’esprit léger, prête à reprendre mes activités.

Les jours passent, une semaine, deux semaines, trois, quatre, un mois. La solitude me pèse. Je ne peux plus rester enfermée, je deviens folle. Je tourne en rond. Les journées sont toutes les mêmes, elles se ressemblent. Je me sens enfermée dans une boucle intemporelle. Je revis la même journée encore, et toujours. Indéfiniment.

C’est mon anniversaire et cette année, pas d’amis ni de famille. Pas d’étreinte, pas de fête, juste un cookie en webcam pour seul moment de compagnie.
20h, tout le monde est à sa fenêtre, les gens applaudissent, ils ne savent même plus
pourquoi, c’est devenu machinal. La journée se termine, enfin.
23h, je vais me coucher. Demain une nouvelle journée, la même journée.

9h, le réveil sonne. Je me lève, je prends ma douche, je m’habille. Un bol de céréales noyées dans du lait, voilà mon petit déjeuner pour bien commencer la journée avant de me mettre au travail. J’allume mon ordinateur, mot de passe, jingle, je consulte mes mails.

Crédit photo : Sasin Tipchai sur Pixabay

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